Marion – Indignation

Un petit contexte de mon histoire.

Euh… Ca se passe y a environ deux ans et demi. Je fais du ski de randonnée euh avec Mathieu, mon mari, et un ami. Et cet ami euh foire un arrêt et me rentre dedans. Et j’ai un arrachement de l’épine tibiale. Donc un p’tit bout du tibia euh qui s’arrache. Mon ligament tient bien mais mon tibia s’arrache. Du coup, de là, je suis partie pour une série de visites de spécialistes, orthopédistes et euh autres chirurgiens. Et euh… donc, déjà première arrivée aux urgences où l’urgentiste engueule comme du poisson pourri euh une euh une infirmière. Voilà, premier contact déjà sympathique du monde hospitalier. On déclare que j’ai un problème de ligament. J’arrive ici à Ottignies, à Saint-Pierre. En fait pas du tout. J’ai euh un arrachement de l’épine tibiale. Donc euh opération d’urgence prévue. Enfin, d’urgence, non pas vraiment d’urgence, non bon mais voilà, dix jours plus tard l’opération est prévue et là, euh… j’arrive euh à jeun à sept heures du matin. L’opération est prévue à dix heures. J’arrive. Euh tout va bien. Personne dans le couloir à l’étage. Bon ben OK, super accueil. Hem… Puis j’arrive dans ma… on me met quand même dans une chambre. Et là, y s’passe rien. A dix heures, y s’passe rien. Hem.. A dix heures et demi, y s’passe toujours rien. Euh.. A onze heures, là, j’commence quand même à m’dire ben en fait moi j’crève de faim. Et puis c’était une opération prévue à dix heures. Il est onze heures, OK?! Qu’est-ce que je fais, quoi?… Euh.. Et puis je vais voir à… hem… au bureau des infirmières qui me disent “Ah oui… on n’a pas d’infos. Retournez dans votre chambre.” OK, je retourne dans ma chambre. Onze heures et demi. Midi. Là, je commence vraiment à m’énerver. Je suis stressée. Je m’dis “Mais allez quand même, on pourrait me donner un peu d’infos ici.” Je retourne au bureau des infirmières. Et là elles me disent, euh “Vous savez, madame, vous êtes à ce point peu importante pour les gens de la salle d’op’ qu’ils ne transmettent pas d’infos; donc nous on n’a pas d’infos à vous transmettre”. Je m’dis “Mais c’est pas possible quoi?! Il y a quand même un minimum de respect à avoir du patient.” OK euh, ça va… j’ai pas de… enfin, j’suis pas en train de mourir mais, quand même quoi, un minimum d’infos, ce serait intéressant. Et puis là, je sors, bien décidée à avoir une information, d’savoir quand on allait m’opérer. Et là j’tombe sur un groupe de 5 orthopédistes assez euh… suffisants. Euh… et je leur dis “J’ai rarement été autant traitée comme de la merde que chez vous… c’est assez étonnant de, euh… de… de… enfin voilà d’avoir si peu d’infos et d’être vraiment traitée comme… en fait pas comme une personne mais comme un genou malade”. Puis, là quand même, ils sont un peu embêtés. Ils commencent un peu à aller chercher euh… chercher des… voir un peu ce qui s’passe. Et sur ce, y a la brancardière qui euh… qui vient me chercher pour descendre à l’hôpital. Et là, à l’époque j’avais encore des lunettes, et là elle me dit… hem, euh… “Ah oui, euh voilà vous devez laisser vos lunettes à l’étage quoi”. Mais par contre, j’pouvais prendre un iPod. J’dis “attendez, il est hors de question que je laisse mes lunettes ici. Sans mes lunettes, je vois rien. Enfin, c’est juste horrible… euh… je les prends avec”. “Bon ok, on va les prendre jusqu’en bas. Jusqu’à l’accueil en bas” mais bon voilà. Et puis arrivés à l’accueil en bas, près de la salle d’op’, on m’dit “Ah non, non, vous laissez vos lunettes ici”. J’leur dis “Il est hors de question que je laisse mes lunettes ici. Je les garde”. Là on m’dit “OK, ça va”. Et puis là j’arrive devant les trois, euh… anesthésistes. Et là, les anesthésistes me disent “Mais ça ne va pas du tout, vous êtes super stressée. On va vous donner un médicament pour vous calmer”. J’dis “Ah non! Attendez, j’suis pas du tout stressée! Je suis juste supra énervée de la non considération de la personne que je suis quoi. J’ai deux, trois neurones et j’aimerais bien qu’on les considère, quoi.” Et là euh… pour finir je leur dis “Vous ne me donnez pas de médicament”, euh… “Vous me faites juste cette anesthésie…” C’était une rachidienne hein. J’étais juste endormie du.. du bas. Et c’est ce qu’ils font. Voilà. Pour finir, ils disent “oui, OK, ça va”. Et voilà j’leur raconte ce non respect profond de, vraiment, en milieu hospitalier, ma personne se réduit à ce genou malade ce qui est, euh… pour moi très déroutant. Pour moi c’était une première expérience de.. d’être réduit à sa maladie, à son… à son problème plutôt qu’à sa personne. Voilà. Pour finir l’opération euh… se passe bien. En fait, on rigole bien avec les chirurgiens. Y a Pure FM euh dans.. dans la salle d’op’. C’qui était assez cocasse, j’trouvais. Et donc voilà, ça… ça se passe bien. Euh mais alors ça s’finit pas tout-à-fait là parce que dans la suite des événements, je vais euh… revoir un autre chirurgien… Bon bref, j’passe tous les détails mais, en gros, je n’arrive pas à avoir une extension complète de ma jambe. Et donc, là, je décide de.. d’aller voir un autre chirurgien. Qui lui, il regarde même pas les radios. Y m’dit “Voilà, on va vous opérer”. J’dis “Attendez, euh… déjà si je m’fais opérer, ça s’ra certainement pas avec vous, euh… vu… euh… que j’ai absolument pas confiance en… en vous”. Et puis, il m’envoie faire des radios à Edith Cavell. Là, j’vais à Edith Cavell et je… j’fais mes radios. Tout va bien. Et après les radios, j’dis “j’aimerais bien avoir et les images et le compte-rendu qui explique ce que c’est”. Et on me dit “Ah non, ça c’est pas possible! Vous, vous pouvez pas avoir de compte-rendu, quoi. C’est uniquement le chirurgien qui a demandé euh… la radio”. J’dis “Eh! mais attendez, c’est mon corps à moi. J’aimerais bien avoir ça…”. Pour finir, ils me donnent mes images mais pas le compte-rendu. Alors là, je passe par l’ordre des médecins. Euh… je dis “C’est quoi les règles?” On m’envoie les documents de jurisprudence qui me disent ben si, si, vous avez droit aux images, au compte-rendu et même à une explication du compte-rendu. J’appelle le secrétariat du chef de service radiologie d’Edith Cavell et là on me dit euh… « Ah, il est occupé, ça ne va pas…” J’dis “Oh ben soit, c’est pas un vrai problème, c’est juste que je voulais le prévenir que je vais porter plainte contre lui à l’ordre des médecins”. “Ah… mais en fait il est là… il est… il est libre.” J’dis “Ben, bonne.. bonne nouvelle.” Et donc, là, j’explique que simplement je vais porter plainte parce qu’il ne respecte pas la.. le droit des patients et que… et qu’c’est tout. C’est pas très grave mais j’voulais juste le prévenir. Et puis là, on discute un peu. Pour finir, voilà, il s’excuse, blablabla. Il m’envoie tout par la poste à la maison. OK. Je repasse quelques détails… puis là c’est l’expert de la partie adv… de l’assurance de la partie adverse qui m’envoie chez un expert qui me renvoie faire des radios, cette fois-ci à Saint-Luc. J’arrive en radiologie. Euh… et là, je rentre dans la salle de radio, d’examen et alors, on m’dit “voilà, installez-vous là”. Et j’dis “ Bonjour…” Et puis, là, la dame elle dit “Ah oui, désolée, en fait, on ne dit plus bonjour. Ca ne va pas du tout”. Alors, elle sort de sa petite cabine. Elle vient me parler. Et j’dis “Mais c’est dingue, quoi. On est vraiment réduit à… à un genou malade et.. et vraiment, enfin, c’est très déroutant que.. que vous ne vous dites pas une seconde euh… enfin vous remarquez pas qu’il y a une personne quoi qui est derrière ce genou. Et puis voilà, on discute avec la dame. C’était encore assez sympa. Le radiologue arrive, qui doit me manipuler pendant les radios. Donc il s’habille. Tout son équipement est assez impressionnant. Et il me dit “Oui, on m’a d’jà dit que vous vouliez le compte-rendu mais ça, je n’vous l’donne pas; Et d’ailleurs j’en ai rien à faire de l’ordre des médecins; vous pouvez porter plainte”. Super! Donc, je ressors sans image et sans compte-rendu. Je porte plainte. Euh… Et là euh…, là euh… l’ordre des médecins fait le suivi euh… correctement. Et puis, euh… je reçois un “Sincères salutations, voici toutes vos images, voici toutes vos informations”. Et là, je reporte plainte à l’ordre des médecins en disant “C’est pas…, OK moi j’ai mes images, tant mieux, c’est bien mais, ce qui m’énerve profondément c’est euh.. que moi je les ai parce que je m’bats. J’ai l’énergie, les capacités d’aller faire c’qu’il faut mais que la plupart des patients en fait, ont droit: 1) à être considérés comme une personne et 2) à avoir les infos qui concernent leur problème”. Et là, l’ordre des médecins clôture le truc en disant “Madame, vous avez reçu vos informations. Au revoir. Allez vous faire voir.” Donc voilà, j’espère ne plus avoir euh… de.. de contact avec ce… voilà… ce monde médical, comme ça en tout cas à court terme. Mais je reste avec une… ouais, une frustration et une.. une rage même contre ce.. ce monde médical qui ne prend pas le patient comme faisant partie de euh… un élément de la guérison quoi. Qui peut en fait avoir des choses à dire, euh… et qui peut avoir envie de comprendre ce qui.. c’qui s’passe pour lui.

Marion – Indignation

Un petit contexte de mon histoire.

Euh… Ca se passe y a environ deux ans et demi.
Je fais du ski de randonnée euh avec Mathieu, mon mari, et un ami.
Et cet ami euh foire un arrêt et me rentre dedans. Et j’ai un arrachement de l’épine tibiale. Donc un p’tit bout du tibia euh qui s’arrache. Mon ligament tient bien mais mon tibia s’arrache.

Du coup, de là, je suis partie pour une série de visites de spécialistes, orthopédistes et euh autres chirurgiens.

Et euh… donc, déjà première arrivée aux urgences où l’urgentiste engueule comme du poisson pourri euh une euh une infirmière.
Voilà, premier contact déjà sympathique du monde hospitalier.

On déclare que j’ai un problème de ligament. J’arrive ici à Ottignies, à Saint-Pierre. En fait pas du tout. J’ai euh un arrachement de l’épine tibiale.
Donc euh opération d’urgence prévue. Enfin, d’urgence, non pas vraiment d’urgence, non bon mais voilà, dix jours plus tard l’opération est prévue et là, euh… j’arrive euh à jeun à sept heures du matin.
L’opération est prévue à dix heures.
J’arrive. Euh tout va bien.
Personne dans le couloir à l’étage. Bon ben OK, super accueil.
Hem… Puis j’arrive dans ma… on me met quand même dans une chambre. Et là, y s’passe rien. A dix heures, y s’passe rien. Hem.. A dix heures et demi, y s’passe toujours rien. Euh.. A onze heures, là, j’commence quand même à m’dire ben en fait moi j’crève de faim. Et puis c’était une opération prévue à dix heures. Il est onze heures, OK?! Qu’est-ce que je fais, quoi?… Euh..
Et puis je vais voir à… hem… au bureau des infirmières qui me disent “- Ah oui… on n’a pas d’infos. Retournez dans votre chambre.”
OK, je retourne dans ma chambre.
Onze heures et demi. Midi.
Là, je commence vraiment à m’énerver. Je suis stressée. Je m’dis “- Mais allez quand même, on pourrait me donner un peu d’infos ici.”
Je retourne au bureau des infirmières. Et là elles me disent, euh “- Vous savez, madame, vous êtes à ce point peu importante pour les gens de la salle d’op’ qu’ils ne transmettent pas d’infos; donc nous on n’a pas d’infos à vous transmettre”.
Je m’dis “- Mais c’est pas possible quoi?! Il y a quand même un minimum de respect à avoir du patient.” OK euh, ça va… j’ai pas de… enfin, j’suis pas en train de mourir mais, quand même quoi, un minimum d’infos, ce serait intéressant.

Et puis là, je sors, bien décidée à avoir une information, d’savoir quand on allait m’opérer.
Et là j’tombe sur un groupe de 5 orthopédistes assez euh… suffisants. Euh… et je leur dis “- J’ai rarement été autant traitée comme de la merde que chez vous… c’est assez étonnant de, euh… de… de… enfin voilà d’avoir si peu d’infos et d’être vraiment traitée comme… en fait pas comme une personne mais comme un genou malade”. Puis, là quand même, ils sont un peu embêtés. Ils commencent un peu à aller chercher euh… chercher des… voir un peu ce qui s’passe.

Et sur ce, y a la brancardière qui euh… qui vient me chercher pour descendre à l’hôpital.
Et là, à l’époque j’avais encore des lunettes, et là elle me dit… hem, euh… “- Ah oui, euh voilà vous devez laisser vos lunettes à l’étage quoi”. Mais par contre, j’pouvais prendre un iPod. J’dis “- Attendez, il est hors de question que je laisse mes lunettes ici. Sans mes lunettes, je vois rien. Enfin, c’est juste horrible… euh… je les prends avec. – Bon ok, on va les prendre jusqu’en bas. Jusqu’à l’accueil en bas.” mais bon voilà.
Et puis arrivés à l’accueil en bas, près de la salle d’op’, on m’dit “- Ah non, non, vous laissez vos lunettes ici”. J’leur dis “- Il est hors de question que je laisse mes lunettes ici. Je les garde”. Là on m’dit “- OK, ça va”. Et puis là j’arrive devant les trois, euh… anesthésistes. Et là, les anesthésistes me disent “- Mais ça ne va pas du tout, vous êtes super stressée. On va vous donner un médicament pour vous calmer”. J’dis “- Ah non! Attendez, j’suis pas du tout stressée! Je suis juste supra énervée de la non considération de la personne que je suis quoi. J’ai deux, trois neurones et j’aimerais bien qu’on les considère, quoi.” Et là euh… pour finir je leur dis “- Vous ne me donnez pas de médicament”, euh… “Vous me faites juste cette anesthésie…” C’était une rachidienne hein. J’étais juste endormie du.. du bas. Et c’est ce qu’ils font. Voilà. Pour finir, ils disent “- oui, OK, ça va”.

Et voilà j’leur raconte ce non respect profond de, vraiment, en milieu hospitalier, ma personne se réduit à ce genou malade ce qui est, euh… pour moi très déroutant.
Pour moi c’était une première expérience de.. d’être réduit à sa maladie, à son… à son problème plutôt qu’à sa personne.
Voilà.

Pour finir l’opération euh… se passe bien. En fait, on rigole bien avec les chirurgiens.
Y a Pure FM euh dans.. dans la salle d’op’. C’qui était assez cocasse, j’trouvais.
Et donc voilà, ça… ça se passe bien. Euh mais alors ça s’finit pas tout à fait là parce que dans la suite des événements, je vais euh… revoir un autre chirurgien… Bon bref, j’passe tous les détails mais, en gros, je n’arrive pas à avoir une extension complète de ma jambe.
Et donc, là, je décide de.. d’aller voir un autre chirurgien. Qui lui, il regarde même pas les radios. Y m’dit “- Voilà, on va vous opérer”. J’dis “- Attendez, euh… déjà si je m’fais opérer, ça s’ra certainement pas avec vous, euh… vu… euh… que j’ai absolument pas confiance en… en vous”. Et puis, il m’envoie faire des radios à Edith Cavell.

Là, j’vais à Edith Cavell et je… j’fais mes radios.
Tout va bien. Et après les radios, j’dis “- j’aimerais bien avoir et les images et le compte-rendu qui explique ce que c’est”. Et on me dit “- Ah non, ça c’est pas possible! Vous, vous pouvez pas avoir de compte-rendu, quoi. C’est uniquement le chirurgien qui a demandé euh… la radio”. J’dis “- Eh! mais attendez, c’est mon corps à moi. J’aimerais bien avoir ça…”.
Pour finir, ils me donnent mes images mais pas le compte-rendu.

Alors là, je passe par l’ordre des médecins. Euh… je dis “- C’est quoi les règles?” On m’envoie les documents de jurisprudence qui me disent ben si, si, vous avez droit aux images, au compte-rendu et même à une explication du compte-rendu.
J’appelle le secrétariat du chef de service radiologie d’Edith Cavell et là on me dit euh… « – Ah, il est occupé, ça ne va pas…” J’dis “- Oh ben soit, c’est pas un vrai problème, c’est juste que je voulais le prévenir que je vais porter plainte contre lui à l’ordre des médecins. – Ah… mais en fait il est là… il est… il est libre.” J’dis “- Ben, bonne.. bonne nouvelle.”
Et donc, là, j’explique que simplement je vais porter plainte parce qu’il ne respecte pas la.. le droit des patients et que… et qu’c’est tout. C’est pas très grave mais j’voulais juste le prévenir.
Et puis là, on discute un peu. Pour finir, voilà, il s’excuse, blablabla. Il m’envoie tout par la poste à la maison. OK.

Je repasse quelques détails… puis là c’est l’expert de la partie adv… de l’assurance de la partie adverse qui m’envoie chez un expert qui me renvoie faire des radios, cette fois-ci à Saint-Luc.

J’arrive en radiologie.
Euh… et là, je rentre dans la salle de radio, d’examen et alors, on m’dit “- Voilà, installez-vous là”. Et j’dis “- Bonjour…” Et puis, là, la dame elle dit “- Ah oui, désolée, en fait, on ne dit plus bonjour. Ca ne va pas du tout”.
Alors, elle sort de sa petite cabine. Elle vient me parler. Et j’dis “- Mais c’est dingue, quoi. On est vraiment réduit à… à un genou malade et.. et vraiment, enfin, c’est très déroutant que.. que vous ne vous dites pas une seconde euh… enfin vous remarquez pas qu’il y a une personne quoi qui est derrière ce genou. » Et puis voilà, on discute avec la dame. C’était encore assez sympa.
Le radiologue arrive, qui doit me manipuler pendant les radios. Donc il s’habille. Tout son équipement est assez impressionnant. Et il me dit “- Oui, on m’a d’jà dit que vous vouliez le compte-rendu mais ça, je n’vous l’donne pas; Et d’ailleurs j’en ai rien à faire de l’ordre des médecins; vous pouvez porter plainte”.
Super! Donc, je ressors sans image et sans compte-rendu. Je porte plainte. Euh… Et là euh…, là euh… l’ordre des médecins fait le suivi euh… correctement.

Et puis, euh… je reçois un “Sincères salutations, voici toutes vos images, voici toutes vos informations”.

Et là, je reporte plainte à l’ordre des médecins en disant “- C’est pas…, OK moi j’ai mes images, tant mieux, c’est bien mais, ce qui m’énerve profondément c’est euh.. que moi je les ai parce que je m’bats. J’ai l’énergie, les capacités d’aller faire c’qu’il faut mais que la plupart des patients en fait, ont droit: 1) à être considérés comme une personne et 2) à avoir les infos qui concernent leur problème”.

Et là, l’ordre des médecins clôture le truc en disant “- Madame, vous avez reçu vos informations. Au revoir. Allez vous faire voir.”

Donc voilà, j’espère ne plus avoir euh… de.. de contact avec ce… voilà… ce monde médical, comme ça en tout cas à court terme.
Mais je reste avec une… ouais, une frustration et une.. une rage même contre ce.. ce monde médical qui ne prend pas le patient comme faisant partie de euh… un élément de la guérison quoi. Qui peut en fait avoir des choses à dire, euh… et qui peut avoir envie de comprendre ce qui.. c’qui s’passe pour lui.


A propos de cette rencontre

Marion est la deuxième personne que j’ai photographié dans le cadre de ce projet.

Elle fut, il y a déjà pas mal de temps, la petite amie de l’un des frères de ma femme. Mais grâce à Facebook, un lien, fut-il ténu, a subsisté entre nous. Et c’est donc via mon annonce sur le réseau social créé par Mark Zuckerberg, qu’elle a levé le doigt pour dire « moi m’sieur, moi, j’veux bien participer ».

La session eut lieu par une torride journée de juillet 2015 dans le verdoyant jardin de sa maison. Marion était en plein préparatifs d’un déménagement d’un an avec sa famille en Italie.

Cela ne l’empêcha pas de se poser et d’être pleinement présente pour raconter cette anecdote liée au monde médical et qui avait suscité en elle un violent sentiment d’indignation.

J’ai apporté aux photos un traitement noir et blanc contrasté qui résonne avec pertinence aux émotions tranchées qu’elle avait pu ressentir (et qu’elle ressentait encore) tout au long de ses démarches pour remettre de l’humanité là où n’existaient plus que des procédures désincarnées.